Take down its ears first,
Care­ful­ly, so they don’t spill over.
With a sharp whis­tle slit its bel­ly open.
If there are ash­es in it, close your eyes
And blow them whichev­er way the wind is pointing.
If there’s water, sleep­ing water,
Bring the root of a flower that hasn’t drunk for a month.

 

When you reach the bones,
And you haven’t got a dog with you,
And you haven’t got a pine coffin
And a cart pulled by oxen to make them rattle,
Slip them quick­ly under your skin.
Next time you hunch your shoulders
You’ll feel them press­ing against your own.

It is now pitch-dark.
Slow­ly and with patience
Search for its heart. You will need
To crawl far into the emp­ty heavens
To hear it beat.

 

 

Déman­tel­er le silence

 

D’abord lui décrocher les oreilles,
Douce­ment, pour qu’elles ne débor­dent pas.
Avec un sif­flet aigu lui fendre le ventre.
S’il s’y trou­ve des cen­dres, fer­mer les yeux
Et souf­fler dans le sens du vent qui les emportera.
S’il y a de l’eau, de l’eau dormante,
Apporter la racine d’une fleur qui n’en a pas bu depuis un mois.

Quand vous attein­drez les os,
Et vous n’avez pas de chien avec vous,
Et vous n’avez pas de cer­cueil de pin
Ni de char­rette tirée par des boeufs qui en font enten­dre le cliquetis,
Les gliss­er vite sous votre peau.
La prochaine fois que vous haussez les épaules
Vous allez les sen­tir press­er con­tre les vôtres.

Il fait main­tenant nuit noire.
Lente­ment et avec patience
Chercher son coeur. Vous aurez à
Avancer à qua­tre pattes très loin dans les cieux vacants
Pour en enten­dre le battement.

 

Tra­duc­tion en français d’Elizabeth Brunazzi

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