Pour Annie Estèves
Ensorcelées sous le soleil
les ombres sont féroces
l’aube sans voix décline ses miroirs
et le vent dans tout ça
qui palabre
violente.
Ensemble nous marchons
dans nos creux
soulevant
l’herbe des secrets
que nous buvons le soir
dans la lampe qui brûle.
Quel hameau a quitté
l’enfant de nos désirs
sur quel arbre d’oubli
a‑t-il planté ses rêves ?
La main n’est plus qu’un nid
l’ombre se repose
les yeux ardent la plaine
où passe le gerfaut.
— I -
Chimères dans la bouche
inscrites au livre noir
faux dragon quand le feu
n’est plus qu’une bougie.
Les visages anciens chuchotent
autour des flammes
ont perdu leur pouvoir
et maléfices vains.
L’enfant revient
ailé d’un autre feu
des rubis sur la lèvre
qu’attisent les étoiles
il jongle sur l’étang
dans les arbres si purs
se pare d’écorces
de plumage
et le vent dans tout ça
qui l’attire et l’enchante.
— II -