D’abord le venin, l’obscur

Rien ne com­mence sans lui,

Si ce n’est la morsure

*

Dans la lézarde
Suinte une chaleur servile :
Poème, loue ton feu partout où tu te trouves !

*

Lumière brûlant les fal­lac­i­euses lumières
Sous le miroir d’un ciel d’a­vant le feu
L’au­rore con­vie à repren­dre sa lyre

*

Sèves et larves bouil­lent dans le bois
L’e­sprit de la délivrance que le désir somme
Est dans la hache ou le rabot
Aspi­ra­tion que le coma mûrit
Comme le jour la rêverie

*

Au bord de l’oeil des pluies,
Paupières arc-en-ciel criblant ce qui s ‘écrit,
La poésie se passe de l’er­rance préméditée
Comme de la visée obstinée

*

Hors de l’embellie
Le poème, allè­gre et luisant,
Patiente dans la suave humid­ité des creux d’appel,
Jusqu’aux  mys­térieuses attenances

*

Poésie : terme de fuite ! Le pays remblaye ;
L’hori­zon croupis­sant révoque toute foi, asphyxie
Toute éclo­sion d’ét­in­celle, adoucit toute bouffissure.
Les agneaux noirs ne sor­tiront pas de la nuit, ni ne Quit­teront leur antre ; nul print­emps ne gag­n­era la prairie.

*

Mort, ton obtus ronge­ment est partout sève
Vénéneuse, mor­phine san­guine. Passé le temps
Infime, le souf­fle à peine ému pour­suit allègre
Et mar­tial, ton malin rougeoiement.

*

En la terre d’amour les racines flamboient.
La vérité est une touffe d’in­fi­ni respirée par le ciel,
Une fleur à la tige de terre et aux éta­mines d’éther,
Un yoni qui salive, dev­iné comme il faut
Par la sig­na­ture du feu

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