Table des Poètes

 

 

  • Jacques More­au du Mans
  • Claude Ave­line
  • Eugène Guille­vic
  • Max Jacob

 

 

 

Mer, con­te changeant de la nuit mauve
Où dort encore le petit fanal d’un oiseau
Rouge. Feu aux tem­pes ; Dans les maquis
étroits d’un coeur qui trem­ble et s’étreint.
Au matin quand la marée décroît
Un peu plus que de dérai­son, flux reflux

 
Détroit étrange que ce corps et ses maux
Ulcérés de soleils vivants, tor­rides sous la mémoire

Maintes fois retenus par le poids de la lune
A dis­tance de main, attraits tendus
Noc­turnes sous la nuisette du poème
Soulevé par des mots très simples.

 

 ***

 

Cerise ten­due de rouge sous la dent,
L’île encore une fois au bord du jardin.
À un jet de pierre dans l’om­bre d’un cormoran
Un cri à peine pour l’é­clat d’une sterne
Dev­enue trop blanche pour voler
Et paraître immo­bile aux nuages.

Aujour­d’hui le sen­tier qui mène au bois
Vague de mon souvenir
Ecoute les rumeurs de la mer
Lit dans les empreintes lais­sées au sable
Improb­a­bles traces d’une vie qui tremble
Néan­moins. Comme le fait la nuit
qu’épi­cent les salicornes.

 

 ***

 

Géo­graphe entre mer et terre
Un mot lancé comme un filet con­tre le ciel
Inver­sé, l’oiseau rem­placé par son chant
Libre de vol et de silence
Levé au coeur du corps
Enlevé dans la cour­bu­re des mots
Voilà le texte, l’en­cre rare sur le blanc et
Imag­iné le poème, bref
Com­posé d’eau, de terre, de rocs 

 

 ***

 

- Mais où allez-vous ain­si Mon­sieur Max ?
— A Paris je m’en vais benoît, Saint né sous
X ; benêt du roi

Je m’en vais silen­cieux, vêtu de mots qui danse
A l’aube je m’en­dors à l’om­bre des romances.
Collines de la mer per­dues dedans Quimper
Oh l’en­fance et les jeux ; Tous les mots qu’on y sert
Bon pain bleu de soupirs, de joies et de misères.

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