(pass­able­ment ennuyé) les cimes de somnolence
des stratèges

tous se met­tent à se don­ner des tapes dans le dos
s’encourageant les uns les autres en se dis­ant qu’ils ont compris
le message
des timides rayons qui vien­nent de l’autre côté sous la porte

les grandes respon­s­abil­ités leurs revi­en­nent à l’automne
au moment de la pré­pa­ra­tion des nou­velles confitures
(des quan­tités tox­iques de poires
de pommes et de fruits forestiers qui n’ont jamais vu la forêt
et que même les vers pren­nent soin d’éviter
entrent dans la pré­pa­ra­tion du plus visqueux futur…)

le jour se présente avec sa sur­face de granit
que la lumière polit de manière répétitive
tous désirent une vis­i­bil­ité max­i­male pour leur
vide trans­par­ent pen­dant que les doigts
en taton­nant cherchent à décou­vrir une infime fissure
et les ongles fouillent
en s’accrochant à un rebord
afin de résis­ter le plus pos­si­ble à la tem­pête qui bal­aie tout

la pal­pi­ta­tion sex­uelle de la pierre émet les vapeurs chaudes de
ces ter­reurs que seul un enfant
sait dis­pers­er d’un souf­fle tel un pissenlit…

il est le seul qui ne désire par
être vu
car lui seul se voit caché en lui-même
et le hasard approuve

 

 

traduit du roumain par Benoît-Joseph Courvoisier

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