Empé­do­cle la voile,

Tu vac­illes

Un fil mauve attaché

On ne sait à quel vent.

Se pour­rait-il un mât doré, volé,

Ser­ti d’amours ou bien d’étonnements,

Se pour­rait-il qui dévisse

La colonne de haut en bas,

Qui nervure le souf­fle cent fois pareil

Au ver­tige cent fois pareil,

Qui regarde, pra­tique, ton pro­fil de statue?

Frag­ments en vain de l’orage,

Tu médites, et pâlis,

Quand l’attente crépite sur la mer éplorée.

Car vrai­ment ils étaient avant les temps et ils seront

Et je te dirai autre chose.

 

 

 

L’étrange posé là

 

La pen­sée du noyau
Dans le sein des seins
L’étrange posé là

Sur le perron
Je suis le gar­di­en la gardienne

Le vent nucléaire porte un sens
Nucléaire le mot surfin
Entachait nos alvéoles

Sur le perron
Je suis l’étendard l’organique

Sévère­ment
C’était l’appariement
Cares­sant l’avenir
D’un hoche­ment de tête

Tu l’a vu sortir
Un son
Opp­ri­mant le sol.
Tu l’as salué.

Tu seras resté,
Posé là.

 

 

 

Sans objet

 

Ils nous touchent, tapent fébriles sur l’écran, s’imprègnent.
Leurs pieds foulent le sol, sans objet.
La val­lée s’éveille aux bruits du lieu.
Une palombe chas­se le temps.
En chaque enfant brûle l’espoir du jour
que l’aubade lève les volontés
que nous met­tions fin aux inventions
con­v­enues des hommes
chaque jour à vendre
l’obole offerte

 

 

 

 

Géhenne offerte

Nous remer­cions nos coups d’essai.

 

Alors le fleuve répond aux rires d’argent,
qui alig­nait des trêves.

 

 

 

 

Du pou­voir

 

Depuis l’épanchement des Atrides, Sas­sanides, Béotiens,
Que sais-je il est un atour qui s’arroge le front.
—         Les rois ont froid, depuis.
Au marteau on a ciselé des adages,
Bran­di des évite­ments ; le sang plaide
Et tu les vois, assis, charmants,
Agités de mains folles et de noblesses,
Si joli­ment morts,
Métalliques.
Et tu les vois ban­queter, si joli­ment morts, assou­vis.
—         Et nous avons froid, depuis.

 

 

 

Ren­con­tre

 

Excusez-moi de vous déranger
made­moi­selle l’odeur de chan­vre dans la voix
coulissante
depuis l’enfance
leurs draps rêch­es et les champs de coquelicot
je n’ai pas pu lui dire
au revoir nos yeux doux étaient les mêmes
dans l’é­tale­ment des barricades
nos pays, paysages délestés
le pla­tane, l’a­ca­cia sous le gros temps
l’a­vancée des pavillons
témoignaient muets d’étroites prouesses

 

 

 

 

 

image_pdfimage_print