à Albert Camus

 

Écrire avec le souf­fle de la patrie
avec l’argile du palmi­er libéré
avec les racines de tes pas dans les charniers des pauvres

Écrire sur le vent
qui donne nais­sance aux hommes noyés

Écrire sur les épaules du fleuve
et aus­si sur le voy­age de nulle part
à l’instant qui lim­ite le jour

Écrire comme le pris­on­nier du miroir

Écrire pour calmer l’univers dans la tête du mendiant
pour extraire la sève des souvenirs
pour le vol des migra­teurs sans escale

Écrire pour éclair­er une forêt de pins dévastée
et élargir la fos­se d’un tyran

Ain­si suis-je embar­qué sur le corps
de la tem­pête des hommes

 

 

Extrait du recueil “Saisons d’argile” © Édi­tions Al Man­ar, 2011.

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