Les années que tu portes sur ton dos se sont rapi­de­ment infec­tées. Il te fau­dra une autre vie qui t’indi­quera un album de pho­tos plongé dans l’ef­face­ment d’un avenir qui n’est plus impres­sion­nant. Tes pertes qui ont tant atten­du dans des caiss­es mortes, te voilà en train de les faire couler en une seule fois. Les sen­ti­ments abimés s’ani­ment devant les chem­inées importées du Nord. Peut-être as-tu raté quelque chose pen­dant ton retour à une enfance qui fait fi de ce qui tombe sur son chemin.
Nom­breux sont ceux qui ne croient pas que tu n’a jamais été con­va­in­cu des idées que leurs déten­teurs ont égorgées à ton hon­neur (le plus amu­sant est qu’ils sont tombés des bal­cons de leurs livres sans que tu t’en soucies). Le vin con­finé dans ta gorge depuis hier se heurte au dernier cours de dic­tée que tu as aban­don­né à ses blessures depuis trente ans. Mais le plus habile dans tout cela est que tu ne crois pas que ton image se réveillera un jour pour te remet­tre à ta place naturelle où tu regarderas d’en haut les sou­venirs des autres.

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