Ce fleuve même
accroché
sur la porte du lycée
Il a eu les larmes aux yeux
en me revoyant
puis s’est penché pour m’étreindre
il me rap­pelle la récréation
longtemps par moi immolée
au beau milieu
de la cour pavée de nostalgie
Me rap­pelle les murmures
que je ver­sais sur le cahi­er de ma petite amie
pour impor­tuner le prof de maths
de vieux copains
entrant en classe avec sous les bras
leurs leçons muettes
les gémissements
qui ont coulé sur les vitres
avant de se répan­dre par­mi les sièges sombres
me rap­pelle la pluie
s’introduisant dans la caserne
et dor­mant avec les soldats
ce fleuve même
rem­plit mes yeux d’amour
avant de me faire ses adieux

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