(Extraits)

 

 

 

Avant le tout
il y eut
le rien

emplis­sant
de son vide
le sidéral

minus­cule
infinitésimal
infini

dans le temps
immobile
des ger­mes à venir

 

 

***

 

 

 

Cette opac­ité des lumières
où flot­tent dans le silence
des morceaux d’u­nivers fragmentés

L’é­pais­seur
et le poids des réminiscences,
avec ses con­tours de plus en plus flous

Et l’in­ca­pac­ité tragique
de la machine
à tuer le temps

 

 

 

***

 

 

 

La nuit le noir profond,
et pourtant
noir éclat dans lequel on s’enfonce
au milieu des murmures

On glisse, et pourtant
on demeure immobile,
et le ciel court immaculé

Dans les rayons cosmiques
dans  le temps du silence
sur un coin de mémoire

Dans le long temps immobile
et serein
comme un beau fruit sur sa branche

Un beau fruit mûr

Peu à peu pourrissant

 

 

 

***

 

 

 

L’invisible tour­bil­lon centripète
dans sa folle paranoïa
se dévore lui-même

Masse mon­strueuse au cen­tre indéfini
sans espoir d’échapper à l’opaque irréversible

Pas­sion qui se nour­rit dans la tor­sion du temps
de sa pro­pre masse incandescente
jusqu’au point de fusion des contraires

 

 

 

***

 

 

 

Bleu de pierre
dans le glacis des veines caves
et le rythme ternaire
marte­lant les parois
dans la gorge profonde
extase du cœur battant
dans des regards piégés

L’é­clair irradiant
dans la four­naise de l’étoile
au creux d’un ciel indifférent
estompe les nuées indécises
et guette les yeux étincelants
des astres morts

 

 

 

***

 

 

 

Toutes ces voix dans le silence
mêlées au souffle
qui dit la beauté de matins sans frontière

Prélude au jeu du sang
dans l’universelle gravitation
de nos planètes intimes

La graine fan­tôme fécon­dant le fruit
des mots musi­ciens dans l’échancrure

Tatouage d’images folles  aux frontons
de nos cathé­drales virtuelles

Totons du rêve tour­nant sans trêve
autour de nos jours ambi­gus et mortels

 

 

 

***

 

 

 

Migra­tions multipliées
offertes au partage

Grain du désert
dans le grain d’une paume

Tout le cos­mos emprisonné
trou­ble ver­tige du trou noir

de l’éche­veau sonore
aux fils entremêlés

Dans la musique silen­cieuse des sphères

 

 

 

***

 

 

 

Le corps irra­di­ant ses matières hors d’âge
le corps et son poids de passage
dans l’in­stant du ver­tige quand se lèvent les leurres

La matière féconde du rien originel
dev­enue longueur d’onde particulaire
dans les grands champs cos­miques du temps disjoint

Par­celles autonomes écarte­lant jusqu’à la déchirure
leur désir d’altérité lumières noires
cher­chant leur référent
dans l’œil tran­si­toire du souffle

éparpil­lées jusqu’à la cendre

 

 

 

***

 

 

 

La lumière morte mugit dans le désert habité
entre des nébuleuses ventripotentes
des comètes her­bues des sphères tournoyantes

et vient frap­per de plein fou­et des orbites creuses
dans le silence de tombeaux qui par­lent d’avenir

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