Seuls la nuit le col mouillé
regardent la mer attente
la brume sur la nuque l’eau froide
parlent peu
écoutent le ressac
bruire on aurait la mort sur les yeux
pas penser ce serait pareil
on s’enfoncerait
en pensant à rien
ils voient la pinasse sous la pluie
le ventre ouvert dedans la rouille
disent
pareille
aujourd’hui la maladie dans nous
qui gonfle
pareils demain
les atolls noyés
les crues on va mourir
qui saura nous salis
par les eaux-poisons
on mangera dans l’ordure seuls
loin des rivages enlisés
dans la boue ombres
des cités pourrissantes transis on sera
* Iconostase parue dans Neige d’Août N°19 — 06/ 2011 (remaniée 10/ 2012)