I
Inédit extrait de “Cà”
Le jour reprend son haleine de
badauds flâneurs impatients
ça grouille trépigne et geint
un arbre profite du vent
l’eau remonte à ses sources
la rue rutile
les passants passent cent pas
devant pour
revenir
on dit que ça ressemble à
vivre
II
Inédit extrait de “Aube d’Aube”
L’aube d’aube est tombée sur
le talon des arbres et
les talus trépignent devant l’impatience des
digitales;
leur bruit mauve refait la lumière; et
la courbure des fougères vêt en femme la
mousseline des étangs
Matins humides qui portez nos
doigts sur les rameaux fragiles, loin du
tapage des villes où
meurent les hommes; sans savoir
dans la consolation des métaphores la
légèreté du vent
du vide
de la vie
de la mort
III
Inédit extrait de “Qui Continuons les Aubes”
On lorgne le monde avec des yeux
de merle; un regard de quiétude
sur le bleu des prairies où le vent
écoute la mélancolie des
branches Un chêne s’entiche d’un
nuage pour nidifier avril,
donner une voix printanière au
bourgeonnement des envies qui suintent
dans la gorge et donnent voix aux lèvres