Thou shalt not keep qui­et, of old thou shalt sing. Of gold­en cupo­las glit­ter­ing on high noon, of tran­quil boule­vards in an ear­ly autumn twi­light. Mem­o­ries shalt thou cher­ish; thou shalt not forget.

 

sparkle, sparkle, firefly
in the mead­ow as you fly
as the light of dusk is worn
like a bride’s veil caught on thorn

 

Cen­turies have wit­nessed, but not spo­ken. Myr­i­ads have trod­den along, but not noticed. The Wheel has been turn­ing inces­sant­ly, stay­ing in place. The mill­stone has ground itself to dust.

 

tum­ble, tum­ble, lit­tle weed
how lit­tle do you need?
gen­tle breeze to blow you by
under the indif­fer­ent sky

 

The pil­lar stands soli­tary in the wilder­ness; a con­densed will, stub­born­ness of the chaste ones. Untouched by winds of change, it floats in the Dream­time, not to be beheld with phys­i­cal eyes.

 

hus­tle, hus­tle, short-cropped boy
a new trick comes for the old ploy
sprin­kle quick some milky seed
hit the road as tumbleweed

 

A pinch of salt on a slow-heal­ing wound, a grain of wis­dom to thrust deep­er into the gap­ing flesh … sen­si­tiv­i­ty … For whose sake, for what pur­pose? Thou shalt speak for­ev­er, for thy own self and for those who, uncon­ceived, pon­der incar­na­tion / incar­cer­a­tion. For long gone icy stars whose light takes the trou­ble of trav­el­ling through a pit bot­tom­less to trick the Man of earth and the Woman of a rib bone.

 

bum­ble, bum­ble, lit­tle bee
all the same to you sweet pea
rose & this­tle, lily & weed
as long as on them you can feed

 

I will not remain silent. Æons have and have crum­bled. The end of the world is at / in (your) hand. In the sand sits Noth­ing­ness and plays hide-no-seek. No answers sought. No ques­tions asked. Dry gran­ules seep through bony fin­gers. Vio­let sky grows grey as a burn­ing star ris­es in the west.

 

 

*

 

 

 

Intro­duc­tion (au Livre de la Vie)

 

 

 

 

Tu ne resteras pas tran­quille, d’antan tu chanteras. Des coupoles d’or étince­lant en plein midi, des tran­quilles boule­vards dans le cré­pus­cule du pre­mier automne. Les sou­venirs tu chéri­ras ; tu n’oublieras pas.

 

étin­celle sans cesse, luciole,
dans la prairie où tu voles
quand la lumière au soir renonce,
voile nup­tial pris par les ronces.

 

Les siè­cles sont témoins, mais se sont tus. Des myr­i­ades y sont passées, sans rien voir. La Roue sans cesse a tourné, restant en place. La meule s’est réduite en pous­sière elle-même.

 

dégringole, petit chiendent
de com­bi­en peu as-tu besoin ?
douce brise te mène au loin
sous le ciel indifférent

 

Le pili­er soli­taire se dresse dans le désert : un vouloir con­cen­tré, l’entêtement des chastes. Epargné par les ailes du change­ment,  il flotte dans le Rêve, à l’abri des yeux physiques.

 

Cours sans cesse, gamin à la tête rasée
un nou­veau tour varie les vieilles manigances
arrose vite  les grains de lait
frap­pent  la route d’amarante

 

Une pincée de sel sur une plaie qui guérit lente­ment, un grain de sagesse à enfon­cer davan­tage dans la chair béante…  sen­si­ble… Pour sauver qui, dans quel but ? Tu par­leras à jamais, pour toi-même et pour ceux qui, non conçus, médi­tent sur incarnation/incarcération. Pour les étoiles glacées depuis longtemps éteintes, dont la lumière peine à voy­ager à tra­vers un puits sans fond pour tromper l’Homme né de la terre et la Femme d’une côte.

 

bour­donne sans cesse, petite abeille
tou­jours de même à ta passion
lis et chien­dent , rose et chardon,
tant qu’ils te don­nent de leur miel.

 

Je ne me tairai pas. Les siè­cles des siè­cles sont tombés en pous­sière. La fin du monde est proche et dépend de toi. Dans le sable se dresse le Néant qui joue à cache-cache-bien. Nulle réponse don­née. Nulle ques­tion posée. Des gran­ules secs fuient à tra­vers des doigts osseux. Le ciel vio­let devient gris et une étoile qui brûle se lève à l’ouest.

 

 

 

Not pre­vi­ous­ly pub­lished, but read in public
in Van­cou­ver, BC (record­ed on a video)

 

Tra­duc­tion Mary­line Bertoncini

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