A force de con­tracter mon esprit, je vais entendre
les notes de la Mar­seil­laise, séduc­tion française et
l’oppression, cette atti­tude macho prépondérante qui se
traduit en mor­dant dans  du pâté ;
les femmes ici sont entraînées à vivre à part et entre elles,
leurs tatouages bril­lants sur le men­ton et le front,
les doigts enduits de hen­né, leurs petits pieds
envelop­pés  de ban­dages ; gardées dans des harems,
ce qu’elles sai­sis­sent à tra­vers leurs voiles est assez banal
et non des­tiné à la contemplation ;
elles ressem­blent à ces femmes de New York qui se réunissent
dans de petits apparte­ments et qui atten­dent que quelqu’un appelle,
tou­jours près du télé­phone  ou près de leurs bébés,
minus­cules corps qui don­nent nais­sance, vivent et disparaissent.
Tou­jours là pour subir les vents du désert, la rose des sables,
la pierre de la rose, la pierre du poème, il est devenu pierre
afin de  devenir  encore la rose,
la rose du Sahara est la cap­i­tale du Nord,
tous les méri­di­ens tra­versent la rose du Sahara, elle est protégée
des vents par le sable et la contemplation,
« Il » est la rose du Sahara
et je suis le vent, tu es le sable,
Elle est l’épicentre de  la rose du Sahara
demeu­rant en sûreté dans la folie du Printemps.
Jamais tu ne te sens per­due,  Rose du Sahara ?
Le sable du silence humain, les vents de la répression
souf­flent à tra­vers le désert du Sahara.

Les cris des ânes, le cré­pus­cule né de la poussière
et d’autres silences possibles.
Com­ment  te nommes-tu,  Rose du Sahara ?
Je me nomme « Print­emps de la Barbade ».

 

Traduit par Geneviève Huttin
 

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