La péri­ode Ptolé­maïque rap­pelle le rococo
Avec ses plumes et ses danseurs insou­ciants, l’air affecté
Avec des décors sur­chargés, absol­u­ment semblables
Au marché aux puces d’El Amar­na, où les puces dorment
Col­lées aux murs d’une mosquée,
Sous des draps blancs dort une mangue juteuse…
Il y avait jadis une Farizhade, son sourire répandait
Un par­fum de rose, il y avait jadis cette fille qui avait
des cheveux à moitié dorés, à moitié argentés,
elle avait une fontaine fraîche  et une histoire
dans laque­lle Marouan Mohammed Has­san jouait de son oud,
il appelle ses insai­siss­ables chats égyp­tiens, ils grandissent
partout et déter­mi­nent l’idée que l’on se fait du félin,
et je reste là stupé­fiée  par le soleil, ma valeur marchande estimée
au bazar à cent soix­ante dix chameaux et trente pias­tres, aussi
je lève mon appareil et fais le point
sur l’infini ;

Dans la part ombreuse de moi-même,
Se dis­simule cette fémin­iste et ce reporter maudit
Qui faxe  nou­velles- tan­dis  que les petites divinités se réjouis­sent et dansent
Sous cet affreux soleil tout-puissant
Dans sa cap­i­tale qui est Tell El Amarna…

Et le bruit de la fontaine et le bruit de la mer,
A tra­vers le Mont Sinaï qui est un hôpi­tal à New York City
Mais une superbe mon­tagne ici,
Et le bruit de deux ou trois étoiles, qui dis­ent que la vie
Con­tin­ue, qu’elle revient par bribes, avec ou sans « She­dr­vaan », mais  jamais
Sans la musique, car sans musique rien n’est pos­si­ble, car la musique
A été faite pour ces chats égyp­tiens mer­veilleuse­ment soignés qui
Gran­dis­sent partout et sont la représen­ta­tion même du félin,
« Choukhran, choukhran »,
« Afouan ! » ;
Et la vie devrait dire « mer­ci » et l’amour
Devrait répon­dre « pas de quoi ».
Ces images d’amour telles quelles sont, pour­raient être Per­sanes, Arabes,
Ou Hébraïques, c’est un chant d’amour sémi­tique, oriental…

Mon­tant à bord d’un train pour le Caire,
J’ai lu un vieux jour­nal qui disait :
« le Liv­ing The­atre se pro­duit à Bergame »,
j’etait con­tente de ne pas être là, d’être un vrai maître
des strates de ma vie,
j’étais , en fait,  le Caire,
une strate après l’autre  —  jeune éter­nelle­ment, mais ruine quand même,
une icône fêlée d’une bou­tique de Bazar, où la camelote côtoie
des épices  et des sou­venirs ébréchés d’une vie éternelle…

 

traduit par Geneviève Huttin
 

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