je voudrais être un oiseau de nuit
les soirs de mars comme aujourd’hui
j’irais dormir dans un creux de ton tronc
et à minuit
à minuit
je ne pour­rais m’empêcher d’embrasser tes glands sombres
tes branch­es et tes racines fre­donnent l’indifférence
j’oublie la langue des humains
en cher­chant dans le bruisse­ment de tes feuilles
des mots
sur la pointe des pieds au bord d’un rocher de silence
j’écoute ton cœur
où la vie clame sa joie
sous l’écorce som­bre de ton mutisme

 

(Kait­seala, 2005)

 

Traduit de l’estonien par Antoine Chalvin
 

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