Tu peux me deman­der une promesse
je la ferai quitte à ne pas la tenir
tu peux me deman­der la vérité
d’accord – je pour­rai mentir
Tu veux que je te racon­te Dieu
aus­sitôt  je te parlerai
de ses sour­cils divins
de même je puis dire
bien des balivernes
prier pleur­er ensevelir
Tu peux égale­ment m’interroger sur notre aujourd’hui :
cherche la réponse en toi-même
Mais il ne faut rien me deman­der sur demain
car je ne sais pas encore
si je serai brûlé dans l’eau
ou bien noyé dans le feu

Quand un chien ami
est blessé
sa blessure se cicatrise
et lui bien que faible la lèche
la calme
En moi il y a quelque chose
qui me fait déchir­er ma blessure
pour souf­frir et me rassasier
de mon sang

… tous deux
Blessés mortellement
Saignaient

l’un accueil­lit sur sa bouche
un beau chant
l’autre était un ennemi
qui mordit de ses dents
don­nant à tous  autour
des mil­liers de blessures

le pre­mier expira
sur les genoux de la mort
le sec­ond croisa avec elle
une épée ensanglantée

Poème traduit du polon­ais par Luci­enne Rey.

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