Varso­vi­enne de nais­sance, Joan­na Pol­laków­na grandit entre deux par­ents poètes et let­trés. Après un doc­tor­at en His­toire de l’art de l’Université de Varso­vie en 1970, elle pub­lia huit études sur des pein­tres polon­ais de la pre­mière moitié du vingtième siè­cle et de la Renais­sance, s’intéressant plus par­ti­c­ulière­ment à l’oeuvre lit­téraire d’artistes tels Józef Czap­s­ki et Tytus Czyżews­ki. Elle pub­lia ses pre­miers poèmes en 1958 dans la revue “Nowa Kul­tura.” Ses douze recueils de poèmes vien­nent d’être regroupés dans leur inté­gral­ité dans le vol­ume Wier­sze zebrane [Poèmes rassem­blés] pub­lié sous la direc­tion de l’historien de la lit­téra­ture Jan Zielińs­ki par l’Institut de Mikołów en 2012 .
 

Joan­na Pol­laków­na reçut le Prix de la Fon­da­tion Koś­ciel­s­ki (1976), le Prix de la Fon­da­tion Alfred Jurzykows­ki (1992), le Prix Sęp Szarzyńs­ki (1993), le Prix du Club des Libraires de Varso­vie et le Prix Czesław Miłosz (1994), et le Prix de la Fon­da­tion de la Cul­ture (2000). Son oeu­vre est l’une des grandes voix clas­siques de la fin du vingtième siè­cle, acces­si­ble pour la pre­mière fois au pub­lic fran­coph­o­ne à l’occasion de la con­férence “Analyse, trans­po­si­tion, sur­prise. Les vis­ages de Joan­na Pol­laków­na” qui se déroulera à Varso­vie, à l’Université Ste­fan Wyszyńs­ki, en mai 2014.
 

D’une fac­ture assez libre, les vers de Joan­na Pol­laków­na sont tis­sés sobre­ment. Leur forte cohé­sion ryth­mique mon­tre des rimes internes autant qu’externes for­ti­fiées par la répéti­tion de syl­labes; son verbe s’appuie sou­vent sur des images et idées en con­tre­point et fait altern­er la douceur mélodieuse du lyrisme ou de la mélan­col­ie, mon­trant la con­ci­sion qua­si-chirur­gi­cale du dés­espoir ou de l’extase, et faisant altern­er néol­o­gismes et mots rares avec le lan­gage de tous les jours. Sa poésie n’en finit pas d’explorer toutes sortes de coins et recoins de l’âme et de l’univers. Voy­ageant à cheval sur la terre, lançant des rayons cos­miques, per­due dans l’univers des insectes ou plongée dans les détails d’un tableau de la Renais­sance, elle bâtit autour du lecteur une vaste cathé­drale d’émotions, et de vécu. Et surtout, elle exhorte le lecteur à repenser des notions exis­ten­tielles essen­tielles en les lui ren­dant acces­si­ble par l’innocente sim­plic­ité de sa démarche poétique.

En français :

 

AVARE CLARTÉ, Edit­in­ter Edi­tions, 2014, 116 pages. Tra­duc­tion du polon­ais par Alice-Cather­ine Carls

editinter.fr

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