Il y ces lignes qui nous restent imprimées à jamais dans notre vision du monde, dans notre con­cep­tion du Beau ; dans le tis­sage –  l’apprentissage ! –  de la Poésie, de la sueur du tra­vail des Mots, de la beauté indé­ni­able du mètre ; de la rigueur ten­dre et sou­ple et juste du Verbe.

Il y ces pein­tres de gens, de villes, de champs… des yeux d’architecte, des mots-rhi­zomes, des nuances, des paysages, de terre couleur de terre, des pier­res, de  mains  d’œuvre…

João est un poète. De ces poètes-archi­tectes qui voient la rai­son du verbe, la beauté du cru; le mètre de la let­tre, les yeux de la terre, les mains des racines du poème, du mor­phème, du phonème, concrets…

João est de ces pein­tres simples,

De ces mains rugueuses

De ces teintes minces

Des pieds et des corps des fleuves, des rhi­zomes, des espaces, des gens ;

Cabral est une chèvre

Un poème-chose, un poème vif ;  la rai­son, le pont

Entre le mètre et le labeur des mains ;

João Cabral est le génie

De ces hommes simples

Hum­bles

De ces ter­res sèch­es, mouillées

Par le cal­cul des choses, par la vie, par la mort

De ces jambes maigres

Comme le papi­er peint, dur

Comme le Pein­tre d’ambre

Cabral est une terre vive couleur de mètre

De mille rétines, de lignes sim­ples, de vers crus. De chèvre.

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