K porte des vête­ments noirs et la nuit il marche rouge
Son rouge est rose et sa rose s’est per­due quelque part
Sous une porte ou sur la table qui ne bouge plus

Y poète de son nom ouvre ses bras
Comme un père généreux et fier comme un roi
“Va ! On avance si de loin quelqu’un aboie !”

G m’a par­lé de son Arménie vaste piste de danse
Ses yeux verts scin­til­lent et me font écouter et voir mille sons et pas
Comme le tic­tac des mon­tres que son père sauve du trépas

N porte sur son dos un dos cassé
Elle porte une peau brune et un sourire
Une voix en larme pour me dire : « Si tu bois de cette eau, tu reviendras !»

H a les yeux bleus des jours qui figent
Ses cheveux blonds dessi­nent des lignes d’or
Tracé des cartes qu’elle des­sine et des dunes silen­cieuses où elle dort

M porte le tailleur du dimanche et des yeux bleus
Des cheveux blancs et des Lilas dans sa mémoire
Sa bouche fine par­le du regret et demande chaque jour à me voir

B frère de son nom vient me con­vi­er à une prière
Le lende­main, il me donne des aubergines et des oignons à éplucher
Entre sa croix et mon regard, il écorche son nom sur un papier.

J est assis et ses yeux verts que mouille le Soleil couchant
Me par­lent de l’oiseau qui vole en dehors de la nuée
En l’écoutant, je vois l’oiseau et les clô­tures, je vois le ciel et je m’y noie.

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