Là où la Seine s’effiloche
En franges de feuilles et d’eau
Une ancre rouille
Par défaut d’abordage

L’été monte sur une échelle
Une for­ma­tion de sécateurs
Sur­v­ole les jardins
Quelqu’un lit
Vu de haut
Dimanche taille ses haies

Des câbles tendent
Leurs jambes d’acier
Se livrent à l’âpre course
De l’immobilité

D’où vient qu’un jour
Comme celui-ci
La vie se puisse
Touch­er du doigt ?

Cos­sues pourtant
Sont les maisons
Bour­geois­es à tuer le temps
Avec leurs lucarnes guindées
Et leurs grands airs de déjà vu

Des roues de la fortune
Empor­tent des cyclistes
Vers la semaine en contrebas
La pente abrupte
Qui tombe à pic
Jusqu’au lundi

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