Il y des rayons en hiver dans les bois
Appelant par son nom chaque âme:
Vent dans les jeunes branches, arbres débarrassés d’épais manteaux de neige,
Le cliquetis de la pluie glacée sur le toit de la grange : tout cela
T’aidera à perdre ton chemin
Et trouver un silence plus ancien que le ciel
Qui fait que notre vie ici n’est qu’un murmure,
Qui me fait cheminer le long de la rivière
Au-delà de l’endroit où elle a débordé
Tandis qu’elle gelait, après ces sapins morts,
La grande assemblée des cèdres,
Si bien que je peux dire, j’ignore pourquoi je suis ici,
Et tourne dans ces quelques mots
Et sens leurs mille aiguilles
Sur mes lèvres et les réchauffe sur ma langue
Bien que ne disant rien, car c’est un calme
Au delà du calme que je connais
Qui désire parler, au bout de tant d’années
Passées à m’entendre dire visage, vent, sapin, nuage,
Sans savoir d’eux le principal,
Sans savoir l’essentiel,
Que chaque mot bien dit est louange :
Et quelqu’un cherche à dire au plus profond de moi
Je ne suis pas perdu : nombreux sont les chemins !
Tandis qu’en murmurant quelqu’un d’autre répondra,
Te voici engagé dans la plus longue quête,
La quête d’un pays, et n’apparaîtra pas
Bien que j’aie parcouru le long de la rivière
Ces cinq bons miles maintenant
Laissant le vent m’ouvrir un peu de mon chemin
Et laissant mes pensées naître lentes et frêles
Avant de les nourrir avec des mots, car ce
Qui m’est dit cet après midi,
Une fois dissous tout je et il, est simplement rivière,
Une glaçante vérité mais une vérité bien sûr
Persistait sur le chemin du retour
Après courbes et fourches, lorsque saisit le soir,
Une étrange lumière tout au long du chemin
Tombant entre les mots dont je me servirais
Pour dire cette étrangeté ou bien cette lumière
De sorte que je parle en petits souffles lents
Du cône, du cèdre, du soir et de la glace,
Avec des mots qui collent à la peau -
THE RIVER
There is a radiance inside the winter woods
That calls each soul by name:
Wind in young boughs, trees shaking off thick coats of snow,
The rattle of frozen rain on a barn roof: all these
Will help you lose your way
And find a silence older than the sky
That makes our being here a murmur only,
That makes me walk along the river
Beyond where it has flooded itself
While freezing over, past these dead firs,
The great assembly of cedars,
So that I must say, I do not know why I am here,
And move around in those few words
And feel their many needles
Upon my lips and warm them on my tongue
Though I say nothing, for it is a calm
Beyond the calm I know
That wants to talk now, after all these years
Of hearing me say spruce, wind, cloud and face,
Not knowing the first thing about them all,
Not knowing the simplest thing,
That every word said well is praise:
And someone deep inside me wants to say
I am not lost but there are many paths!
While someone else will whisper back,
So you are on the longest quest of all,
The quest for home, and not appear
Though I have walked along the river now
These good five miles
While letting wind push me a little way
And letting thoughts grow slow and weak
Before I feed them words, for what
Is told to me this afternoon
Is simply river , with each I and it dissolved,
A cold truth but a truth indeed
Held tight on the way back
Past curves and forks, as evening takes hold,
A strange light all the way
That falls between the words that I would use
When talking of this strangeness or this light
So that I speak in small, slow breaths
Of evening, cedar, cone and ice
In words that stick to skin –
Traduction de Raymond Farina
Poème publié avec l’aimable permission de l’auteur