Lac noir, bar­que noire, deux sil­hou­ettes de papi­er découpé, noires.
Jusqu’où s’étendent les arbres noirs qui s’abreuvent ici ?
Leurs ombres doivent cou­vrir le Canada.

Une petite lumière fil­tre des fleurs aquatiques.
Leurs feuilles ne souhait­ent pas que nous nous dépêchions :
Elles sont ron­des et plates et pleines d’obscurs conseils.

Des mon­des glacés trem­blent sous la rame.
L’esprit de noirceur est en nous, il est dans les poissons.
Une souche lève en signe d’adieu une main blême ;

Des étoiles s’ouvrent par­mi les lys.
N’es-tu pas aveuglé par ces sirènes sans regard ?
C’est le silence des âmes interdites.

(Poème extrait du dernier volet des Œuvres poé­tiques. Poème traduit par Valérie Rouzeau.)
 

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