A l’abord des lianes l’oreille il apprit à très longue­ment la ten­dre plus avant que le vacarme plus avant que le tracé der­rière les chevelures com­plex­es et lour­des des orées tutoya la sim­plic­ité d’un envol le frêle bleuté l’à‑peine et le bruisse­ment à l’abord des lianes il apprit la dis­cré­tion des beautés véri­ta­bles le ver­tige vagabond d’un clapo­tis la démesure orches­trale d’une flaque à l’abord des lianes il apprit à s’enivrer non pas d’une eau du sen­ti­ment d’une eau à se sat­is­faire de la seule prox­im­ité d’une boue lumineuse et par trois fois de joie ses yeux s’en allèrent sur­v­ol­er le som­meil des vas­es à l’abord des lianes il apprit l’imminence l’entendit rugir la muerte les reins roulés dans la défaite infinie des vagues à l’abord des lianes il épous­se­ta la hâte sur son épaule puis sous le silence végé­tal d’une voûte d’un rire se déles­ta du trépigne­ment chimérique des ruch­es à l’abord des lianes aux aurores un matin s’éveilla s’étira sous un man­guier vit l’éclair ver­doy­ant d’un lézard au loin zébr­er la brume s’assit et sut que rien ne pres­sait plus

 

 

Cayenne, Guyane, le 30 juin 2007

 

image_pdfimage_print