L’amour c’est mourir et je préfère le hard rock.

 

Les cafards me sur­vivront et la musique
clas­sique aus­si et Elvis ne sera pas en reste,

les grands écrivains res­teront et les maudits
con­tin­ueront de hurler sur les murs
des villes,
dans les égouts des usines,
dans la folie des jours gris
et l’espoir sera tou­jours la main qui retient
la lame de rasoir, la corde
ou
le doigt sur la gâchette du revolver que
plusieurs mil­liards d’innocents songent
à pos­er sur leur tempe

et l’espoir vivra dans l’âme des fous
et les révo­lu­tion­naires l’utiliseront
pour chang­er le monde, mais ils ne changeront
pas le cœur des hommes
et les religieux te diront crois au paradis,
mais Dieu con­tin­uera à fumer un joint
en riant sur une étoile déserte,
(Dieu s’est bar­ré depuis longtemps,
avec la vod­ka et les plus jolies des stripteaseuses
mais je ne lui en garde pas ran­cune, à sa place
j’aurais fait de même) et les cafards resteront
car les cafards cop­uleraient encore pen­dant un hiver
nucléaire alors même que le genre humain boufferait
des pis­senl­its radioac­t­ifs par la racine et la musique
clas­sique restera et je me fous d’Elvis car je sais
qu’un jour je cesserai à tout jamais de grat­ter mes couilles
allongé sur mon canapé jaune tout en me demandant
pourquoi tant de femmes pour­raient m’amener leurs
rires
avec leurs corps chauds et bru­lants au lieu de s’endormir
en ce moment même dans les bras de types
moins drôle et moins fous que moi, des types qu’elles ont cessé
d’aimer depuis des lus­tres sans avoir jamais eu
le courage de bris­er une seule des chaines qu’elles
ont elles-mêmes forgées

et les cafards
se sont goin­frés du cadavre d’Elvis et la musique
clas­sique me fait penser à une limace rose et je donnerais
n’importe quoi ce soir pour une jolie fille avec un petit cul ser­ré dans un string rouge
ou bleu
ou noir,
et des yeux verts rem­plis de flammes qui diraient
l’amour c’est mourir
 

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