A Michel Paulet Boyer

 

Est-ce qu’on a béni à l’usine les machines ?
Remis bien d’aplomb les cachalots ? Révisé
les bal­ances ? Fait plus loin reculer la forêt
aux abor­ds de ta case ? Tâtonnes-tu toujours,

Paulet, à la recherche de ta jambe ? Hier
tu cour­rais les bois et les bals. En un instant
le soleil a fait le tour du ciel, n’éclairant
que briève­ment un arpent dans la montagne,

     ailleurs un homme assis le cul entre deux nuits ;
le temps qu’il te reste se compte en cigarettes ;
autour de ton sabre sous la vigne marronne
une souche referme ses lentes mâchoires.

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