L’aïeule soupire

Ce livre refer­mé à la lisière des continents
Qui referme une plaie
Et qui en ouvre une autre

L’aïeule défait ses longues nattes blanches

Le chant silen­cieux de l’aïeule
Sépare les entrailles

Cela je l’avais perdu

Lais­sé aller
Dans l’épaisseur de la marée

Soleils plongés dans les bassins

C’est elle
Qui col­ore les ravines
Les épices à la bouche
Et le tika au front

Ensuite elle dit la flamme

Dans la nuit écorchée
Chair âcre de jujube

Nul ne sait
Quand l’aïeule est partie

A l’entrée de chaque temple
Comme un morceau d’enfance

Ce col­lier de troupeaux
Passé
Au cou bleu de la ville

 

 

(Le Psaume rouge, à paraître)
 

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