Le gazon brûlé par la canicule —
le trèfle et le pâturin
craquè­tent sous les pieds.
Soudain tu te rends compte :
tous les mots
que tu voulais dire
on été dits.
Toutes les rimes
que tu voulais utiliser
l’ont déjà été.
Le chemin s’arrête sur le ponton.
Le soleil se couche.
Jupiter se reflète dans la mare.
Tu descends douce­ment dans l’eau.
Un silence noir et froid
se referme autour de toi.

 

 

Extraits de Öölin­nud – öömõt­ted [Oiseaux de nuit — pen­sées de nuit] (1998).
Traduit de l’estonien par Antoine Chalvin.

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