Tes mains de bâtisseur

sont venues rencontrer

                    mon corps endormi

nos lèvres ont cherché

                    le désert creusé

par les longues absences

 

L’hiver s’était installé

au creux de chaque sillon

mais soudain tu as ouvert

                              le silence

et ta tendresse

a découpé l’oubli

 

Peu à peu le soleil trop pâle

s’est approché de nous

moi   je retrou­vais le goût du feu

 

Brusque­ment la terre a tremblé

un grand rire t’est venu

de si loin

comme un éclat de lib­erté délivrée

 

Moi    j’ai cru touch­er du doigt

le cœur de la lumière 

 

Il a fait jour de toutes parts

Pour nous

tu venais de réinventer

                            le Monde 

 

extrait de UN GRAND VENT S’EST LEVÉ , Pip­pa édi­tions, 2013

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