(Hom­mage à Mah­moud Darwich)
Le 9 août 2008

 

Il est par­ti, le poète des aurores
Des soleils qui refusent
les couch­ers sur la rive de l’éternité
Il est par­ti, le poète du pain nu
Du lait maternel
qui irrigue les ter­res ardues.

Il a dis­paru dans la nuit
Comme une étoile filante
Il a dis­paru dans la mélodie
Comme un long soupir
Il a dis­paru dans les prunelles
Comme une larme précieuse
Il a dis­paru dans le sommeil
Comme un rêve d’enfant
Il a dis­paru dans le ciel
Comme un éclair d’orage
Il a dis­paru dans le silence
Qui, depuis, chante sa présence !

Le poète des aurores
Chante encore et encore
Un monde d’amour
Une terre sans frontières
Une mère à la larme précieuse.

Le poète des aurores
Chante encore et toujours
Une mer douce et rebelle
Dont les per­les farouches
Revendiquent des mains libres
Qui se lèvent, vers le monde, citoyens
Au couleur du sang palestinien !

Le poète des aurores
Chante encore et encore
Un olivi­er ancestral
D’une terre au des­tin fatal
Jérusalem l’altière, la pudique
Qui célèbre, avec la même joie
Les qua­tre saisons
Et pour la lib­erté, il se révolte
Au pied des murs de la solitude
Les Berlin en bêton armé

Le poète des aurores
Chante encore et toujours
avec la même joie le pain nu
la kéfié noir et blanc du martyr 
alors le rythme s’enflamme
la joie rouge fait rire les yeux
fait martel­er en Deb­ka les pas
et le ton rugueux du Rabâb blessé

Mais, encore et toujours,
dans un tumulte céleste heureux
les cerfs-volants tournoient encore
par-dessus les faîtes d’El-Qods l’altière
ren­voy­ant le mes­sage de la vérité
celui que le poète des aurores
chante encore et encore
l’amour, la fraternité

Mais les cerfs-volants ne sont pas dupes
Les âmes sont encore nuit sombre
Or le poète sans répit
Répand sur le monde une aurore d’espoir
Qui méta­mor­phose les armes criminelles
En rameaux de paix
En gerbes de fleurs

Le poète des aurores
est bien Dar­wich
le sage fou des temps nouveaux.
 

 

image_pdfimage_print