Le village est cerné sans issue de secours
des soldats aux jambes de sang
descendent des montagnes
On dit
qu’un vieillard a crié
peut-être
Vive la Liberté
Nous sommes insultés
nous sommes menacés
En avant
Soudards de la Paix
Près de la fontaine il y a
trois enfants
un nègre un juif un arabe
trois peaux-rouges
qui chantent à mi-voix
le poème d’un frère maquisard
En avant
Soudards de la Paix
À la fenêtre de l’école il y a
dans un débris de jarre
trois épis de blé un chardon
la même terre et un peu d’eau
En avant
Soudards de la Paix
Le village est cerné sans issue de secours
des soldats aux jambes de sang
descendent des montagnes.
Extrait de La Villa des Roses (éditions Librairie-Galerie Racine, 2009).