Et les âges de l’homme, si nom­breux ; et le dernier vam­pire, ses ailes repliées dans la rosée, son sourire de cen­dres dans le bas-côté de la route. Au milieu des beaux squelettes en poudre de la jeunesse. De ses plumes loin­taines, de ses énergiques insectes.

Quelque­fois, le mot chien mort plus fort que le chien. Et que dire de l’existence de l’oiseau ter­ri­fié du buis­son, et que dire du buis­son de la chance ?

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C’est fini, la terre et ses épo­ques, Il y eut l’époque des spec­tres, la grêle ; il y eut l’époque des bêtes, la neige ; il y eut l’époque des déserts de pierre, le feu.

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On par­le d’une mai­son en sang, on par­le du bleu ten­dre de la mort voulue, on fait remar­quer qu’une main rouge flambe dans la nuit des écuries, des con­stel­la­tions, des domi­ciles inver­sés. Dans l’aurore des renards.

Au car­refour, un car­rosse. Il est noir, il nous attend.

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Les avenues, les gares, les tun­nels, les échangeurs d’autoroute. Et le bais­er que tu me donnes, là où bat le cerveau. Son éter­nité de sel marin, ses chiots galopant sur le sable. Une voiture tourne sans fin autour de la pâle mai­son où nous atten­dons la fin de l’hiver.

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Qui chante le nom du phos­pho­re, ses osse­ments par­fumés, ses feux fol­lets, ses cou­ples d’ennemis ? Qui chante aus­si le nom du dés­espoir, ses priv­ilèges et ses pre­mières volontés ?

Et le surnom de l’amour, ses pseu­do­nymes de silex, ses petits noms périlleux, ses petits rats aveu­gles, et sa mau­vaise volonté ?

Ses précipices cou­verts d’oiseaux, ses falais­es à pic sur les falais­es de la som­bre lumière.

                          
“Le monde est un autre” – L’Escampette, 2013
 

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