Ce n’est pas pour rien que nous avons atten­du les barbares,
ce n’est pas pour rien que nous nous sommes assem­blés sur la place centrale.
Ce n’est pas pour rien que nos nota­bles ont revê­tu leurs robes officielles
et répété leurs dis­cours en prévi­sion de l’événement.
Ce n’est pas pour rien que nous avons démoli nos temples
et en avons érigé de nou­veaux pour leurs dieux ;
tout comme nous avons brûlé avec rai­son nos livres
qui n’ont rien à dire à des gens comme ça.
Comme annon­cé par les prophètes les bar­bares sont venus,
et ont reçu les clés de la cité des mains du roi.
Mais quand ils sont venus ils ont endossé les vête­ments locaux
et leurs mœurs sont dev­enues celles du pays ;
et quand ils nous com­mandèrent dans notre pro­pre langue
nous ne sûmes plus jamais quand
les bar­bares étaient venus vers nous.

 

The Bar­bar­ians (Round Two)

It was not in vain that we await­ed the barbarians,
it was not in vain that we gath­ered in the city square.
It was not in vain that our great ones put on their offi­cial robes
and rehearsed their speech­es for the event.
It was not in vain that we smashed our temples
and erect­ed new ones to their gods;
as prop­er we burnt our books
that have noth­ing in them for peo­ple like that.
As the proph­esy fore­told the bar­bar­ians came,
and took the keys to the city from the king’s hand.
But when they came they wore the gar­ments of the land,
and their cus­toms were the cus­toms of the state;
and when they com­mand­ed us in our own tongue
we no longer knew when
the bar­bar­ians had come to us.

Trans­lat­ed by Vivian Eden

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