Les enfants Apas­es sont aus­si de drôles de bêtes.
Ils regar­dent sans cesse la mer et atten­dent d’elle
tout à la fois le départ
et l’éternel retour.
Ils pensent tou­jours qu’ailleurs l’herbe est plus verte plus douce.
Ils peu­vent dis­tinguer un pré vaste et ven­teux en pleine mer
pour y dormir.
Oui les enfants Apas­es accos­tent en pleine mer
pour manger des biscuits
faire des bouquets
se rouler dans l’herbe et s’endormir.

Ain­si plus jamais vous ne serez par­mi eux
quand les filets des hommes seront tombés sur vous. 
Sou­venez-vous mes fil­lettes car fini­ra par arriv­er une tristesse douce
nuancée et fine que jamais vous ne saurez dire ni expliquer.

 

Textes extraits de La Renouée (inédit)
 

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