C’est sûr,
il ne bouge plus.
Ses yeux
sont un festin d’agates
qui butinent
les ténèbres
— C’est pour nous dire
les façons des confins.
***
Il y eut l’éclosion
des volets,
Les premiers heurts,
ecchymoses de l’Éden.
Des voitures se cachaient
dans la vitesse.
Tu gisais là,
dans ton abîme somnambule,
Même pas comptable
de la verroterie de tes yeux morts.
***
C’est encombrant
ton corps,
Quelque peu
insolite.
Ça papote
assez mal.
Dans la campagne
que tu aimais
l’aube a pris
le chemin des charmilles.
Ce n’est que ça,
la mort :
Strip–tease
et lampe virtuose.
***
C’est difficile
de t’habiller.
Surtout
la chemise.
Mais ça orne
l’attente.
On appellera ça
le rituel des lisières.
On parle à ton indécent voyage,
on attend les cracheurs de feu.
***
Tu ne m’as pas appris
à grandir
Malgré l’enfance
brodée de lait et d’art,
Mais la rage ravissante
et la beauté, détonateur des mondes.
Tes livres, voyeurs magnifiques,
giboulées, extases,
Consacrent
somptueux inutile.
Dans leurs pages
s’affrontent des rivières,
Par vapeurs
et ombres chinoises.
Tes rares baisers, mon père,
tout le magot des brumes.
(Poèmes extraits de Les Éperons d’Éden, Les Hommes sans Épaules éditions, 2014)