Les rails qui rutilent dans le couchant
desservent la gare des orties
on pourra toujours jeter un œil
aux fleurs des talus avant le noir
et se gratter derrière l’oreille
se voir en filigrane dans le paysage
on pourra vider par la fenêtre
son ballot de vérités chétives
d’illusions de rechange
au terminus des ronces
et congédier les mauvaises pensées
d’un coup de menton
le dos tourné à la marche des choses
extrait de Passager de l’incompris (Rougerie, 2013)