Il faut que je parte
L’été est bien là, certes
Et son soleil, son azur
Ses fleurs et ses par­fums qui furètent
Dans ta chevelure d’or
On écoutait Vivaldi
Le bosquet nous couvait
Et tu me réc­i­tais Baudelaire
Ma salive brillait
Sur tes lèvres
Je me souviendrai…
Tes pas fai­saient le bruit de l’eau
Sur les cail­loux tes soupirs
Traçaient la danse des lucioles
Tes yeux cray­on­naient les cris des mouettes
S’apprêtant à un nou­veau départ
Oui, l’été est bien là
Et il faut que le mal de partir
Nous rap­proche du soleil
Qui lubri­fi­ait tes cheveux
De l’azur qui glissait
Sous tes dentelles
Ta chaleur liq­uide comme un baume
Entre mes doigts d’aubépine
À panser les plaies
Dans les ornières du vent
Tu comprendras
Loin de notre bosquet
Que l’amour fleurit
Dans les vas­es clos du regret
Des mou­ettes s’élèvent déjà
Ô ma fleur !
Ô mon mal !

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