La pesante pres­sion d’un ciel épais­si dans les gris
– une tombée d’étincelles toute à la légèreté même.
Il neige.
Le ciel – enfin – peut devenir blanc et recou­vrir la terre.
Marcher dans la neige comme dans un baiser.

Le cœur du cœur de l’hiver

Nous savons qu’il y a un juste équili­bre à trou­ver à tenir à rétablir dehors dedans encore et encore à l’avenir, jusqu’au moment où – son appui se trouve

Nous vivons dans plusieurs espaces

L’amour peut tout ? Tant d’occasions d’hésiter. Rien ne peut en faire douter.

Nous vivons dans plusieurs espaces à la fois. Le vrai, et tous les autres. Notre dimen­sion résulte de l’ensemble.

Il y a tout ce que nous sommes et tout ce que l’on donne.  C’est pareil, et ce n’est pas pareil.

Nous en savons plus long que ce que nous voulons bien savoir.

La juste cor­re­spon­dance des sen­ti­ments élé­men­taires se réap­prend tant de fois et ne s’oublie jamais.

Toutes les physiques sont vraies – elles nous dis­ent toutes quelque chose de notre mou­ve­ment inné.

Aucune rai­son ne pour­ra jamais expli­quer l’origine de la vie. Com­ment une rai­son pour­rait-elle dire toute sa mer­veille ? Cela n’a pas de sens.

Nous ne pou­vons pas vivre instant après instant. Tout nous l’interdit. Et nous ne pou­vons vivre qu’ainsi. Vivant de tout instant.

Il faut être calme. Et si nous ne le sommes pas ? Admet­tre de retrou­ver son calme. Chas­s­er une trou­blante agitation.

La vue ne se dégage pas quand on veut.

Oui, il faut choisir. Et pour­tant ce n’est pas une affaire de choix. Suiv­re notre tra­jec­toire, ce n’est rien d’autre.

S’éparpiller, se rassem­bler, c’est le mou­ve­ment de la vie même – réguli­er – prenant de l’ampleur : s’éparpiller plus loin pour se rassem­bler plus près, plus près du cœur.

Il ne tient qu’à nous d’appuyer notre front con­tre le soleil.

Être hors de soi : il n’y a pas d’autre façon d’être.

Sen­tir, soutenir notre pro­longe­ment dans tous les signes avenants.

Tenir à la vie.

 

 

L’é­tat actuel des choses (édi­tions Al Man­ar, 2012)

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