Marcher sur un chemin en train de se creuser
Peut-être même en train de s’ignorer
De naître et de périr d’un même geste de flamme

C’est qu’un ver­tige pro­pose son assaut
Au point de suspension
Et de fein­dre l’élan ne suf­fit au voyage

Marcher immo­bile puisque le bras s’avance
Et qu’un funam­bule prend des notes
Sur les ardois­es des toits protecteurs

Les signes atten­dent leurs miroirs
Sus­pendus à des paupières mi-closes
Ô filets ten­dus à la criée des étoiles !

Vos cils déployés comme des frontières
Exi­gent de la lumière les raisons du passage
l’âme noue ses doigts de glace mais le cœur ondoie

Il des­sine une échelle pour en faire le tour
Elle lui racon­terait ses sou­venirs d’arbre
Si les clés du ciel con­sen­taient à l’offrande

Marcher en soi jusqu’au vis­age intérieur
Dont l’o­vale se joint à la cour­bu­re de la terre
Tel un heur­toir à la porte de l’univers

 

Poème paru dans le recueil « Melan­cho­lia si », Edi­tions Hélices poésie, 2007.

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