It comes, comes colorless.
Like a feath­ery crest above
the sand dune walls.
In the wind embrace, 
you mul­ti­ply over
the gran­ite waves.
Changing
you always stay
the same. Scentless,
you are the dis­tance close
at hand like
the moon.
It comes, comes, breathless.
Over the plump peb­bles, it turned
into a foam,
became porous. It comes,
comes, bod­i­less, it penetrates
the wet­ness of your eye. I make it
cry, tear­less, hold­ing on to you with
my eye­lash­es; you warmed the dry­ness of
thorns that like a ball spin on
the sand not know­ing where
to turn.
It comes, comes,
effort­less, it soft­ens the stone.
You spread through the palm which
becomes trans­par­ent while
reach­ing for you, stretch­ing up
to you, becoming
one with you, with
you only.
It comes,
comes, weight­less. You
move me. It is time to
go away.

 

 

La Lumière à Southampton

 

Elle arrive, arrive en sa blancheur
Comme la crête panachée des vagues
au-dessus des dunes qui se dressent comme des murs.
Dans l’étreinte du vent,
tu te mul­ti­plies au-dessus
des vagues couleur de granit.

Changeante
tu restes toujours
la même. Sans odeur
tu es la dis­tance à portée
de main comme
la lune.
Elle arrive, arrive, essoufflée.
Inon­dant les ronds cail­loux, elle s’est transformée
en écume,
devient poreuse.  Elle arrive,
arrive, incor­porelle, elle pénètre
l’humidité de ton oeil. Je la fais
pleur­er, sans larmes, t’embrassant avec
mes cils; tu as réchauf­fé la sècheresse
des épines qui comme une balle roulent
sur le sable sans savoir où se tourner.

Elle arrive, arrive,
sans aucun effort, elle adoucit la pierre.
Tu t’épanouis à tra­vers la paume qui
devient trans­par­ente tout en
te cher­chant, s’élevant vers
toi, se réunissant
avec toi, avec
toi seul.
Elle arrive,
arrive, toute légère. Je te trouve
èmou­vant. Il est temps que
je m’en aille.

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