Un soupçon d’apocalypse flot­tait sur l’Origine, cabale
          de parfums
alchimie de venins sub­tils bus à la source
par les divinités par­a­sites de Dieu
très affairées à remanier le Texte.
L’enfer, chas­se gardée, ouvrait sur le verg­er, attendant
          que le fruit mûrisse
et d’emblée se tra­mait la phrase phréatique
en l’inconscient des futures planètes.
La native unité des choses de la nuit
osait quelques jambages,
ombres chi­nois­es gri­bouil­lant sur l’ardoise
un pre­mier jet d’oreilles, de paupières, de nageoires.
La souf­france, le désir : corps étrangers au sein
          de l’inutile splendeur
médi­taient la genèse et son dou­ble ossifié.
Dans l’espace intérieur où ger­mait l’horizon
béait un soupirail
qui peut-être n’était que la porte d’un four.
La par­ti­tion prévoy­ait-elle de spir­i­tu­alis­er la matière
– ou l’inverse ?
L’essentiel serait la jouis­sance innom­ma­ble du Créateur
qui déjà, pour jouer, ressus­ci­tait les morts.
 

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