Tournons la page,
pau­vres de nous, et puis le temps.
Rap­pel (non du mois où sa mère avait mis bas mais)
de la sai­son où l’on jugea raisonnable,
passés frimas et miasmes qui fauchent les plus frêles,
de l’inscrire au reg­istre des vend­ables vivants,
on la fit nom­mer Septembre.
Sans compter qu’en s’étoffant, elle ferait
belle bour­rique pour les champs,
pass­able poularde pour la couche de l’hôte,
pro­pre encore à accueil­lir les pre­miers ruts
du jeune seigneur de la Maison.
Mais voilà que Septembre
prit de la plan­ta­tion sa volée : en son balluchon,
un oiseau de bois sculp­té par un Mar­ron boîteux
(Tiens petite ce jou­et. Oiseau qui migre 
oublie son nom mais pas sa route. Qui dit que le coeur,
hein Sep­tem­bre, comme un genou con­naît plier ?)
C’est bien plus tard que Sep­tem­bre l’ancienne,
qu’au Nord on mur­mu­rait affranchie-de-talons,
suiv­ie de loin par une mort sans zèle, 
lança le tal­is­man de bois dans l’âtre rouge
pour ouvrir ultime à son âme la Voie.

 

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