Qui cherche l’or sème la mort.

Par­mi arbres et fleuves morts
résonne, humil­iée, la voix du paysan,
de l’homme qui a vécu
oublié par­mi branch­es et fleuves.

Qui cherche l’or sème la mort.

La balle mortelle résonne
dans la poitrine de l’homme et sa misère.
La forêt est meurtrie
entourant de son souffle
le cadavre sur le chemin.

Qui cherche l’or sème la mort.

Le fleuve résonne, bruyant et dur :
c’est une plainte qui l’emporte vers la mer.
Les arbres réson­nent, rongés d’amertume :
ce sont des oiseaux qui, ter­ri­fiés, cherchent une plume,
ou s’en arrachent quelques-unes
pour soign­er la blessure d’un homme
qui est mort pour défendre leurs nids.

Qui cherche l’or sème la mort.

Les chemins résonnent
déjà cou­verts de flaques et de sang.
Et les entrailles de la terre
sec­ouent les fleuves, les mon­tagnes et les mers.
Les feuilles des arbres si vieux tombent :
ce sont de lour­des larmes
que la terre ne peut pas verser.

Qui cherche l’or sème la mort.

Les chemins sont anéantis
ceux que l’homme criblé de balles a construits.
Un cadavre engen­dre un arbre
et un arbre un homme
pour semer la paix sur le chemin
et pro­téger sous la mal­heureuse pluie
la vie des oiseaux sans nid.

Qui cherche la paix cherche la voie.

 

 

 

Traduit de l’espagnol (Pérou) par Max Alhau
 

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