Je marche dans la ville aux lumières obscures,
dans le repos de son silence, j’attends l’aube incertaine.

Je marche dans la ville aux lumières obscures,
m’éloignant, le pas décidé, des sou­venirs nocturnes.

Si ma vie était une ligne droite, tu en serais la courbe,
trahissant ma droi­ture, me cour­bant à mon tour,
oubliant les avan­tages de la vie sans amour.

Je marche dans son silence, atten­dant l’aube et sa lumière,
et Port-au-Prince jamais plus noble,
dans l’étreinte me salue, cette étreinte qui me perd.

Je marche, m’éloignant des sou­venirs noctambules,
gar­dant aux lèvres le goût de sa lumière obscure.

Mes cer­ti­tudes claque­nt en cares­sant ses lignes,
mon cœur d’illuminé, dans son regard s’attise,
puis mon cœur pris­on­nier, dans son regard digne,
frémit de sa con­te­nance. Jusqu’à ce qu’elle lâche prise.

Je marche et je cours, dans l’éclair de l’aurore
et mon cœur éclate, dans le sou­venir incolore.

Il y a des moteurs vrom­bis­sants et des chiens qui aboient.
Est-ce le mal d’amour, qu’ils inon­dent de leur voix?

Dans ce cimetière, tu étais ma blague, dans ce vide, l’atome,
Et à présent plus que souvenir,
Ton dernier flash

M’assomme.
 

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