Ma sœur écoutait la pluie allongée sur le canapé,
la musique de la cas­cade de l’auvent.
Elle aug­men­tait le vol­ume de la radio
pour ne pas enten­dre les pas éparpil­lés dans le couloir.

Elle savait courir et emplir ses poumons d’air,
s’enfoncer sous qua­tre mètres d’eau
jusqu’à obtenir de hauts trophées de bronze.

J’ai par­fois pen­sé au dan­ger de con­tenir la res­pi­ra­tion de longues minutes,
en suis arrivée à croire que je dis­paraî­trais à jamais.
Je vivais l’illusion du non-retour : s’enfoncer sous la surface,
quelques cen­timètres sous la surface.
Per­son­ne ne sup­porte d’être tou­jours exposé aux intempéries.

Pour rester, il faut descendre.
 

 

 

Tra­duc­tion Olivi­er Tafoiry

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