MEMO DU 7E ENFANT 

 

 

J’ai plié la nuit
Quelques frag­ments d’aube
Pour inven­ter le soleil
La nuit a trop faim pour écrire le vide
Ce matin ou plus tard
La mémoire d’El Ninio entre dans ma main
J’ai plan­té mon âme dans la viril­ité de mon enfance
Entre les guillemets et les attentes
J’ai dévasté l’or­bite de l’éternité
J’ai restau­ré sept âmes
Et
Demain c’est peut-être le retour des émo­tions morcelées
Qui fil­era le ciel dans la marche vir­u­lente de la croix
Une femme ou la pluie

 

 

 

 

 

AILLEURS

 

 

Au-delà des limites
Des inven­tions de l’autre moi-même
Il y a quelques frag­ments d’île
Ce matin
Je con­tin­ue de me réin­ven­ter dans la fidél­ité du jour
À la faveur des orages
Je con­voque les dieux
Au-delà des pas­sions fragiles
Il y a la vérité Je dirais une vérité lourde
La vérité
C’est ce qui nous a tué
J’ai dans mon ven­tre 1 mil­lion d’années
La con­fi­ance des voyelles
La fer­til­ité des villes
Le voy­age de l’âme
Et je me réin­vente trois fois dans la déchéance des regards séquestrés
Au-delà des sentiers
Je bal­ance mon ombre pour dire aux Atlandes
Que la lumière est quelque­fois mensonge
La réin­car­na­tion du soleil
Au-delà des silences obliques
Le jour tombe d’émerveillement
Dans la géométrie d’une sai­son liquide
Dans la vir­tu­osité d’une étoile
Dans la sen­si­bil­ité d’une femme
Je me des­sine pour le plaisir de l’absence.

 

 

 

 

 

7e VISION

 

 

 

Dans l’achève­ment de la 7e folie
Je me lance in vivo à tra­vers cet âge
Corps mêlé de phras­es ou de villes
Je reviens dans la déchéance d’une étoile
7 croix pour son­der la lumière
7 cloches pour souf­fler le soleil
7 nuages dans la géométrie d’une saison
Quelquefois
D’une ombre à un triangle
D’une voix à la mis­ère du monde
Je me mange
Je me pèse dans la genèse d’une con­fu­sion impaire
Toutes les vérités du monde
Un petit trou dans la mémoire de l’équilibre
Avec des dieux en chute libre
L’hu­man­ité passe dans la stéril­ité du vide
Je mesure la 7e ombre pour pli­er l’it­inéraire de l’absence
Dans l’écri­t­ure de la nuit

 

 

 

 

 

L’ÂGE DU HUITIÈME DIEU . . .

 

 

 

Renonçant à l’as­saut du soleil
Hier cloué dans l’ombre
La lumière cloi­son­née dans l’in­tran­sigeance du réel
Chaque parole porte la charge d’une femme
Le vide revient quelquefois
Avec l’hu­man­ité dans la main
Avec les hor­loges en larmes
Il marche dans la folie grise d’une étoile
Hier attaché dans une par­ti­tion sauvage
L’au­guste sourire d’un enfant mêlé de nuages
Il marche dans la con­stance d’une mémoire
D’un regard frôlé
Peu importe le poids de la nuit
Nous man­geons notre faim dans l’e­spérance illimitée

 

 

 

 

 

À QUAND L’ASCENSEUR

 

 

 

À ceux qui ont pointé du doigt à la mer
Porté dans la main toutes les folies du monde
Les regrets des enfants
C’est la con­science portée par l’amnésie
La lib­erté d’anéan­tir l’aube
Désir plat de réin­ven­ter l’oxygène
Je cours entre moi et l’autre moi
Il est écrit quelque part
Ceux qui ont trans­porté la vie sur l’au­toroute du Nord
Avec l’en­vie dans la démesure du temps
Jusque-là
N’ont pas remis l’ascenseur. 

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