La mémoire lézardée roule, et roule à l’extension de nos sou­venirs. La douleur retorse coule à mon front. Votre élé­gance est assise à mon bras.

Votre voix s’enfle à vous écouter, les « Hébrides » de votre lec­ture enjouée se posent sur mes vit­res. Comme le miel, vos opéras me mènent au bord du monde.

Le temps d’une sec­onde est celui de l’éternité, et la blessure au cœur étrange plombe la robe légère et bleue. Les fleurs frot­tées du sang font baiss­er les yeux.
Votre par­fum à portée de main ; et je suis née des Caprices, envelop­pante, age­nouil­lée à l’attente.

Le passé pour espér­er une retrou­vaille. Je n’ai pas le choix du temps.

Sur les pavés du départ, j’ai enten­du le piano d’un con­ser­va­toire, j’ai dans mes cheveux votre voix. Votre image sur la peau comme dans un mys­térieux con­te où la clé est fée. Pour­tant le tour­ment de vous per­dre a tis­sé à mon cou.

Vous, le poète, semez des bleuets dans mes yeux en pous­sière. Vous, mon poète, me recon­nais­sez dans le soleil, formez des boucles à mes tem­pes. Vous, dont le nom brille sans le dire, comme il est doux de vous regarder dire.

Vous avez posé au bord de mon épaule votre respiration.

 

 

 

 

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