Nikòlas Evandi­nos est né en Crète où il a fait des études de let­tres et d’his­toire. Il n’a pub­lié à ce jour qu’un seul recueil, Petites annonces et faits-divers, mais dans Un Rubi­con à notre taille et Sans voix, encore inédits, on voit le jeune poète déploy­er rapi­de­ment ses ailes. Par­ti d’un mélange très exci­tant de lyrisme et de sar­casme tein­té d’au­todéri­sion, et sans que cesse pour autant le tour­bil­lon d’im­ages hardies qui fait aus­si son charme, Evandi­nos atteint dans son dernier recueil une inten­sité, une solen­nité, une fer­veur nouvelles.

Prié de se présen­ter au lecteur français, voici ce qu’il écrit :

Né en Crète, dans le recoin ori­en­tal de la Méditer­ranée, il ne pou­vait pas ne pas être imprégné dès l’en­fance par le Mythe. En tant que son servi­teur fidèle, sans en avoir con­science il prend ce qu’il trans­porte en lui, ce qu’il reçoit et ce qu’il acquiert par lui-même, et le tra­vaille en s’ef­forçant de don­ner forme à la Vérité inex­primable, mais pro­fondé­ment ancrée en nous qui touche uni­verselle­ment le phénomène trag­ique sous le nom d’Être humain.

Il trans­porte l’ob­sti­na­tion d’I­care, les ténèbres du Mino­tau­re, le rythme cré­tois, la force des oliviers, le goût de l’eau salée et la foi de la mer en l’immensité.

C’est pourquoi la Poésie — expres­sion suprême de l’im­men­sité — est avant tout pour lui une ques­tion de Foi.
Ce qu’il reçoit des humains, c’est l’amour, l’in­dif­férence, le désir, la laideur et la beauté.
Il a gag­né par lui-même le droit de questionner
dans le pré grand ouvert de la Connaissance.

Il salue ceux qui voient dans la vie une béné­dic­tion ou un martyre.
Il s’op­pose à ceux qui voient dans la vie quelque chose qui va de soi.
C’est pourquoi il vénère, par exem­ple, les traces lais­sées sur le Temps par Rim­baud, Baude­laire, Lor­ca, Pes­soa, Maïakovs­ki, Neru­da, Cavà­fis, Karoù­zos, LIvadìtis, Rìt­sos, Kary­otàkis, Sakhtoùris.

Son but est de vivre et de faire apparaître
au monde la Vie multipliée.
De bris­er la clep­sy­dre du Temps
et de voir sans fin s’é­couler le sable.
De goûter des instants de vraie
Lib­erté Humaine.
Sa seule arme : la Poésie.

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