On voudrait nous faire croire, que les jours qui font une vie suff­isent à faire une vie. Et sou­vent, au-delà du temps et des inven­tions humaines, le soir, seuls au cœur des souf­fles qui s’entremêlent, les yeux ouverts en plein silence nous apprenons à fuir vers ce qui n’existe pas.
Il est tard, un soir d’hiver sans pluie ni vent. Le calme fait peur et les rares sil­hou­ettes ne sont qu’illusions. Du fond de ces indif­férences, le som­meil comme chaque nuit est absent. La lour­deur de mon corps se joue du froid et de la brise glacée d’une sai­son oubliée.
Aux détours de ces états intrus, des lumières loin­taines mouraient dans une som­bre colline. Absence.
Ce paysage noc­turne m’hypnotise, m’attire et m’entraîne vers des ondu­la­tions lumineuses, si famil­ières et si étranges. Je regarde autour de moi, je cou­vre mon corps et je rêve que je ramasse du verre sem­blable aux cimes des arbres qui bril­lent au clair de lune. En pas­sant, cet état de lenteur me fait oubli­er le verre que je ramasse, chaque fois que je passe par cette fontaine qui brille
Je m’approche, j’ar­gente mes mains puis je ramasse des pous­sières de verre que j’invite à pénétr­er l’écran de ma peau, au clair de lune d’une nuit où tu es absent.
 

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