Rengas ferroviaires
Over and Underground in Paris & Mumbai [« Paris/Mumbai/Aérien/Souterrain »] est un projet collectif poético-ferroviaire porté par quatre femmes : deux poètes, Karthika Nair et Sampurna Chattarji, deux illustratrices, Roshni Vyam et Joëlle Jolivet.
Le résultat est un livre objet tête-bêche comme une rame automotrice réversible : la 4e de couverture est aussi une 1e de couverture et la 1e une 4e – de sorte que, tel le conducteur qui change de cabine de commande au terminus pour repartir en sens inverse, le lecteur, pour tout lire, doit renverser le volume.
[K.N.] And now, to end, to end or to begin –
for the two can appear well-nigh the same
dizygotic twins doffing wilfully
mismatched hats or helmets, that’s all – here be
a canticle for those who transmute stray
rocks (or maybe satellites, inert and
aimless) into swirling constellations
of lines and stations that sparkle and spin
by moonless sunshine as by night : the near
three thousand engine drivers that magic
many millions of us…Voici en fin – fin ou début
les deux peuvent paraître quasi pareils
jumeaux dizygotes coiffés, têtus,
de chapeaux ou casques dépareillés, voilà tout – voici
un hymne à qui transmue des rochers
errants (ou qui sait des satellites flottants,
inertes) en constellations tournantes
de lignes et de stations chatoyantes pivotantes
sous un soleil sans lune comme la nuit : les près de
trois mille conducteurs qui magient
plusieurs millions d’entre nous…

Karthika Nair & Sampurna Chattarji, Roshni Vyam & Joëlle Jolivet, Over and Underground in Paris & Mumbai, Context Westland Books 2018.
L’idée était de rapprocher l’Inde et la France par le biais des réseaux ferrés locaux de Paris et Mumbai, et des banlieusards d’ici et de là-bas, tous pris dans le flux sanguin des transports quotidiens on every freighted day [S.C.], « tous les jours affrétés ».
D’une fructueuse originalité, l’objet collaboratif, inspiré du renga, se présente comme un échange épistolaire entre les deux poètes, dont l’un, face 1, est lancé par Karthika, l’autre, face 2, par Sampurna – ou vice versa. Sur la face 1, K., par exemple, avait pour tâche de commencer un poème en reprenant le dernier vers du poème précédent de S. Alors que, sur la face 2, S. devait terminer un poème en reprenant le premier vers du poème précédent de K.
Le Peletier, Cadet, Riquet… there’s a near-dozen stations more before Porte de la Villette. However will I reach before tonight’s premiere ! Panic and bile rise in lilac swirls till ‘No sweat, we’ll sneak you through stage door, stretch the first song or somethin’. Yes, here is where and why I belong.
Le Peletier, Cadet, Riquet… encore près d’une douzaine de stations avant Porte de la Villette. Comment pourrais-je arriver à temps à la première de ce soir ? Panique et maussaderie croissent en torsades lilas jusqu’à : « Pas de soucis, on te fera passer par l’entrée des artistes, on fera durer le premier air, on trouvera un moyen. » Oui, voici où je suis et pourquoi j’y suis.
[S.C.] Where and why I belong was never clear to me
Until
I found myself landing feet first in MumbapureeOù je suis et pourquoi j’y suis ne m’est jamais apparu Nettement jusqu’à ce que
J’atterrisse les pieds les premiers à Mumbapuree
Sampurna avoue qu’un vers lancé par Karthika l’« a aiguillée vers une voie parallèle où, arrêtant d’observer attentivement les passagers, j’ai fermé les yeux et me suis mise à m’observer moi-même et à confronter mes peurs inavouées », ce qui ne serait sans doute pas arrivé si elle n’avait « pas été contrainte de parvenir à un vers particulier à la fin de mon poème ».
Écrit par Karthika Nair et Sampurna Chattarji et illustré par Roshini Vyam et Joëlle Jolivet, « Over and Underground in Paris and Mumbai » est un récit de voyage sous forme de poésie, d’illustrations et de conversations à travers les continents entre Sampurna Chatterji, de Mumbai, et Karthika Nair, de Paris. Entretien avec Karthika Nair.
Ainsi les poèmes de S. et de K. se croisent comme des rames, invitant les lectrices à vadrouiller entre les mots, entre les lignes et entre les usagers tour à tour du métro parisien…
[K.N.] By Châtelet, the ripple swells into torrent.
Legions and legions of heels pound steel-tipped concrete
stairs to the platform, some sidestepping, some near tripping on, an islet of quiet […/…], middle-aged, unshaven […/…] plastic tumbler in hand for handouts.Vers Châtelet, l’onde gonfle en torrent.
Des légions de talons pilonnent les escaliers en béton à nez de marches en acier, jusqu’au quai, certains évitant, d’autres manquant de trébucher sur un îlot de paix […/…] d’âge mur, pas rasé […/…] gobelet en plastique à la main destiné aux aumônes.
… et le réseau de chemin de fer (sub)urbain de Mumbai, avec ses propres vocables et pressions.
[S.C.] Meanwhile at six thirty, between Matunga Road-Mahim Junction you would never live to rue the day you caught the five-thirty-seven fast from Churgate to Vihar, if only you’d waited for the next one, you might even have got a seat…
En attendant, à six heures trente, entre Matunga Road et Mahim Junction, tu n’eus pas l’heur de survivre pour regretter le jour où tu as pris le direct de 17h37 Churchgate-Vihar, si seulement tu avais attendu le suivant, tu aurais même pu qui sait trouver une place assise…
« Paris/Mumbai/Aérien/Souterrain » rapproche des réseaux ferroviaires tentaculaires qui cimentent, agrègent, font un tout de chacune de deux métropoles qui vivent, bougent, pulsent grâce à eux et à leurs incessants mouvements. Le recueil noue – de « nouer », comme dans : « nœud ferroviaire » et comme dans : entrelacement des regards, des visions, des points de vue. Sans oublier « resserrage » comme dans : resserrage des boulons et resserrage des liens.
On board, the sari-clad
gazelle-eyed beauty stares
thoughtfully at me from an
ARE YOU BEING HARASSED
poster, winsomely winning me
over to her gentle way of resisting
every molester with a simple
phone-call.
A bord, la beauté en sari
yeux de gazelle me fixant
l’air pensif depuis une affiche
VICTIME DE HARCELEMENT ?
me rallie aguicheuse
à sa manière douce de résister
à tout agresseur par un simple
appel téléphonique.
L’échange épistolaire des poètes est redoublé par l’entrecroisement des illustrations de Roshni Vyam et Joëlle Jolivet. Elargissant l’échange de perspectives, les poètes ont proposé à cette dernière, la visiteuse française, de se concentrer sur les rames de Mumbai : elle nous livre des portraits au trait énergique, d’une rare justesse, tout en postures et expressions individualisées saisies au vol ; de son côté, Vyam, visiteuse (pardhan) gond à Paris, s’inspirant des motifs (dighna, chowka) géométriques, pigmentés, vibrants dont les Pardhan(e)s couvrent traditionnellement murs et sols, transfigure les trajets R.A.T.P. en imposant un contrepoint antique, végétal et animalier au propos contemporain, (sub)urbain de l’ouvrage.
Le quatuor réunit en un ouvrage deux foules que tout sépare sauf leurs schémas de déplacements confiés aux transports en commun – et désormais ces deux textes illustrés qui s’entremêlent, « faits de millions d’individus …
They are the freight
Ils sont le fretThe human cargo
La cargaison humaine
… et de moments où, quand la foule s’écarte, sont révélées des bribes d’histoires qu’on ne peut que deviner, inventer.
From Sampurna to Karthika
De Sampurna à Karthik
(extrait)It cannot be
That endurance knows
No limit
Impossible
Que l’endurance ne connaisseNo limite
No limitTo the number of men who will
Attach themselves
No limite
Au nombre d’hommes qui
S’agrippentTo the outer edges of each
Compartment
No limit
A l’extérieur de chaque
Compartiment
No limiteTo their disregard
For death
It cannot be
A leur mépris
De la mort
ImpossibleThat two faces
Emerge
From this
Que deux visages
Emergent
De ceDaily
Carnage
Wreathed in smiles
Carnage
Quotidien
Enguirlandés de souriresThere are twenty three names I must list
Not the thousand and eight names of Durga
The thousand names for reindeer
The ninety-six names for love
The fifty names for snow
Just the twenty-three names I hadn’t foreseen
Je dois lister vingt-trois noms
Pas les mille et huit noms de Durga
Ou les mille noms du renne
Les quatre-vingt-seize de l’amour
Ou les cinquante de la neige
Non : les vingt-trois que je n’avais pas prévusHow could I
As I sat waiting for my train to Pune to arrive
On a platform besieged by locals
Where the long-distance train is just another
Interloper
Another rude
Interruption ?
Comme aurais-je pu
Attendant mon train pour Pune
Sur un quai bondé de banlieusards
Où l’express interurbain n’est qu’un
Intrus supplémentaire
Un énième et grossier
Hiatus ?
Mukesh Mishra Shubhalata Shetty Sujata Shetty Sachin Kadam Mayuresh Haldankar Ankush Jaiswal Jyotiba Chavan Suresh Jaiswal Chandrabhaga Ingle Teresa Fernandis Rohit Parab Alex Curia Hilloni Dedhia Chandan Ganesh Singh Mushtaq Rais Teli Priyanka Pasarkar Mohammad Shakil Shraddha Warpe Meena Varunkar Vijay Bahadur Masood Aslam et Satyendra Kanojia who died, not with the others in the stampede on the footbridge connecting Elphinstone Road and Parel stations, not on September twenty-ninth, two thousand seventeen, but a whole day later, in hospital, succombing to internal injuries, taking the death toll to twenty-three.
Mukesh Mishra Shubhalata Shetty Sujata Shetty Sachin Kadam Mayuresh Haldankar Ankush Jaiswal Jyotiba Chavan Suresh Jaiswal Chandrabhaga Ingle Teresa Fernandis Rohit Parab Alex Curia Hilloni Dedhia Chandan Ganesh Singh Mushtaq Rais Teli Priyanka Pasarkar Mohammad Shakil Shraddha Warpe Meena Varunkar Vijay Bahadur Masood Aslam et Satyendra Kanojia tous décédés non pas au moment de la cohue sur la passerelle reliant les stations de Elphinstone Road et de Parel, pas le vingt-neuf septembre deux mille dix-sept mais bien vingt-quatre heures plus tard, à l’hôpital, de leurs blessures internes, vingt-trois morts en tout.
3202 passengers died
and 3363 were injured
on the suburban rail
network in 2016
3202 voyageurs sont morts
et 3363 ont été blessés
sur le réseau
suburbain en 2016
While 8 people die
on the local train tracks
every day. 31 %
per cent stay untraced
Tous les jours
8 personnes meurent
écrasées sur les voies
dont 31% non identifiées
…/…As many as 1798 people
(more than 50%
of total fatalities)
died while crossing the tracks
1798 morts, pas moins
(plus de 50%
de la totalité des décès)
en traversant les voiesDeath from other reasons :
Falling from trains (657)
Hitting the pole (8)
Slipping through
Autres causes de décès :
Tombé du train (657)
Heurté un poteau (8)
En glissantThe platform gap (13)
Electric shock (34)
Suicides (33) Natural
Death (524) Others (133)
entre le quai et le marchepied (13)
Electrocuté (34)
Suicidé (33) Cause
Naturelle (524) Autres (133)I think about the Others.
What other reasons could there be,
too individual to be listed ?
What were the causes of natural death ?
Heart attacks ? Haemorrhages ? Strokes ?
Je pense aux Autres.
Quelles autres raisons pourrait-il bien y avoir,
trop individuelles pour être listées ?
Quelles étaient ces causes de mort naturelle ?
Hémorragie ? Infarctus ? AVC ?
…/…
I am not surprised. How many of those I saw this morning
would have got home safe ?
Would not have lost their tenuous grip on doors or someone’s
polyester shoulder, and fallen to their deaths ?
How many slipped right through the platform gaps ?
Je ne suis pas surprise. Combien de ceux que j’ai vus ce matin
sont-ils rentrés chez eux ce soir sains et saufs ? Auront,
lâchant la portière ou l’épaule polyester de leur voisin, glissé e
t trouvé la mort en s’écrasant sur le ballast ?
Combien auront chuté en gare même, sautant du train
en marche, dans l’interstice entre la rame et le quai ?
*
What stays when you switch off the sound ?
Que reste-t-il quand on coupe le son ?
unforeseen grace
a pregnant woman
stomach wrapped safe
beneath her pallu
walking past
la grâce inattendue
d’une femme enceinte
passant là
ventre emmailloté protégé
par son pallugleem
of steel
bench
riddled
with light
l’éclat
d’une banquette
en aluminium
criblée
de lumièredude in flip-flops
and distressed jeans
impatient to be off
peering engine-ward
as if to make it move
by sheer will alone
and yet when it does
he switches mood
and arches languid
at the door reluctant
to let his flippered foot
lose contact
with the ground
lifting in and off
at the very last moment
his arms wide yawns
his fingertips barely
brushing the silver ribbing
above the door
un type en tongs
et jeans délavé
à hâte que le convoi s’ébranle
regard rivé à la tête du train
comme pour stimuler la loco
par sa seule force de volonté
or quand elle avance
son humeur vire
languide il se cambre
bâille à la porte rechignant
à laisser son pied palmé
perdre le contact
avec le sol
il le soulève le rentre
au tout dernier moment
bras en croix
phalangettes touchant
à peine le rebord nervuré
au-dessus de la portethe choreography
of bags
some men keep
their knapsacks
safe and snug
before them
pregnant men
with bulgy tums
in baby-pink shirts
others slipshod
with plastic bags
swing jewellers
and sweet-sellers
clothiers and tailors
bums and bats
into faces
as they board
chorégraphie
de sacs
besaces gardées
bien à l’abri
serrées sur le ventre,
hommes enceints
bidon bombé sous la
chemisette rose tandis que
d’autres négligents brandissent
des poches en plastique
camelots de bijoux toc
marchands de bonbons
couturiers tailleurs
clodos et dingos –
contre les visages
en se ruant à bord
A Mumbai, le cycle métro — boulot — (bref) dodo n’est pas une activité exempte de risques mortels. A Paris, l’atmosphère est sinon apaisée, du moins, quoiqu’on en pense ou en dise, sensiblement plus confortable.
From Karthika to Sampurna
De Karthika à Sampurna
(extraits)[K.N.] Rambuteau
You stroll eastwards. I head north via Line 11, diving into a seat beside three blue-and-grey stripe-tied connoisseurs of game consoles, rapt notching the virtues of Wii U, Xbox One & PlayStation 4 on a window misted by earnest breaths.
Rambuteau
Tu pars à l’est au pas de promenade. Je vise le nord via la Ligne 11, plonge sur une place libre à côté de trois connaisseurs, cravatés bleu et gris, de consoles de jeu, encochant captivés les vertus de Wii U, Xbox One & PlayStation 4 sur la vitre embuée par leurs haleines appliquées.Arts & Métiers
A springy-haired young man in carmine circumaural headphones covers his eyes with a quiet hand and weeps.
Arts & Métiers
Un jeune homme à la tignasse élastique auréolée d’un casque audio stéréo carmin se couvre les yeux d’une main placide et pleure.République : Change here for 3, 5, 8 & 9. Tangerine,
tangerine will sign the course of my lifeline.
On knees abutting mine dance a woollen flat
cap and grey leather gloves ; the owner spells
aloud touch-typing dispatches on a new, silver
telephone, a single quivering letter at a time :
his eyes hold the sparkle his fingers have no more.
République : Changement pour les lignes 3, 5, 8 & 9.
La ligne orange, l’orange signera le tracé de ma corde de sécurité.Sur des genoux accolés aux miens dansent un béret en
laine et des gants en cuir gris ; leur propriétaire tapote des
messages sans regarder les touches d’un portable neuf chromé,
épelant chaque lettre tremblante cliquée une à la fois :
ses yeux conservent le pétillement que ses doigts n’ont plus.Jacques Bonsergent
And just across the aisle, a barely teenage couple sample
kisses, discover the calligraphy of courtship : an inky index
finger drawing whorls in fuchsia from the well
of a neck, while unlearned, eager lips gild the down
stroke from cheekbone to cleft on chin, and his hand cursives
desire in two scripts along her stocking-clad shin.
Jacques BonsergentEt juste de l’autre côté du couloir, un couple à peine nubile
s’essaie aux baisers, découvre la calligraphie de la drague :
un index noir d’encre tire des volutes fuchsia du puits du cou,
tandis que d’ardentes lèvres inexpertes dorent
une caresse plongeante de la pommette à la fossette du
menton et que la main du garçon écrit le désir en attaché et
en deux graphies sur le bas luisant du tibia de la fille.Et ainsi de suite à la faveur de déplacements et de changements à telle ou telle station. « Paris/ Mumbai/Aérien/Souterrain » peut se lire comme un roman, en prenant le volume dans un sens puis dans l’autre comme on tente de comprendre un plan du Métro de Paris ou de la Central Line ou de la Western Line à Mumbai, d’un trait ou pas, en aller simple ou en aller-retour, en droite ligne ou en faisant des détours, en sautant d’une ligne à l’autre, de nuit comme de jour comme on entre dans un tunnel et en ressort.
Le thème est riche.
Karthika Naïr et Joëlle Jolivet sur les lieux du métro : au-dessus et sous terre à Mumbai et Paris. Karthika Naïr et Joëlle Jolivet évoquent leur nouvelle collaboration Over & Underground à Mumbai et Paris, un regard sur le fonctionnement artériel de deux villes — Paris et Mumbai — qui associe magnifiquement la poésie de Naïr et les illustrations de Jolivet à celles de leurs homologues à Mumbai.
Les trajets sont propices à la méditation, notamment hors des heures de pointe, quand l’atmosphère est plus sereine, moins alourdie par la foule. Il est tentant alors pour la poète de retourner à ses marottes personnelles. Ainsi, l’observation des noms des stations peut mener à un détour purement littéraire : Chattarji, qui avait déjà écrit sur Bombay/Mumbai, s’attarde alors sur un palimpseste linguistique.
Mais la cohabitation forcée par le projet collaboratif – avec les voyageurs mais aussi entre elles – les font sortir de leur introspection pour les entraîner sur un chemin plus collectif qu’un poète a tendance à l’être.
Sampurna Chattarji se laisse aller à des réflexions qui, parties de la question ferroviaire, la transcendent. Sa colère face au délabrement du réseau ou sa compassion face au sort des commuters, auxquels le recueil est dédié, deviennent des sentiments qui se répandent loin des rails.
La contemplation des paysages familiers mais changeants, l’observation des autres passagers entraîne l’une et l’autre vers le passé, voire l’avenir.
Les trajets sont propices à des souvenirs, qui à leur tour, les entraînent vers d’autres souvenirs. Ce « carnet de voyage » écrit sur une longue période trahit parfois le temps écoulé entre la composition du premier poème et l’écriture du dernier, tout comme le wagon d’aujourd’hui et ses usagers ne sont plus les mêmes qu’il y a ne serait-ce que trois ans. Un pan d’histoire chaotique et dramatique s’est écrit entretemps et les poèmes traduisent cela, de même que les deux poètes ont mené leur vie propre chacune de son côté durant le temps d’élaboration du recueil. Karthika Nair précède ou prolonge volontiers les trajets en métro par des excroissances qui rejoignent celles des motifs de son illustratrice, Roshni Vyam… des parcours à pied dans la capitale, dans des rues où l’on entend parfois les bruits montant des entrailles.
Ta-dam ta-dam ta-dam…
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